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Comparaison des performances du PEA, de l'assurance-vie et du compte-titre

 





Aujourd’hui tu vas découvrir quel est le meilleur support pour investir en bourse. Il y a quelques années j’étais frustré de ne pas trouver de comparaison factuelle et détaillée pour choisir où faire mes propres placements financiers, alors j’ai ouvert Excel et j’ai travaillé sur une simulation pragmatique. Aujourd’hui je présente tout ce que j’ai appris !

Peut être que tu découvres le projet de l’Education Financière Pour Tous avec cet article, et dans ce cas tu vas voir que dans le domaine des marchés financiers je ne fais la promotion que d’un seul type d’investissement. J’ai choisi l’investissement à long terme basé sur l’achat régulier de fonds actions passifs (ETF) répliquant la performance de grands indices boursiers mondiaux. C’est le placement boursier le plus intéressant pour les particuliers comme toi et moi, parce qu’il combine une excellente performance, très peu de frais, une grande accessibilité, ainsi qu'une facilité de gestion imbattable. Je te renvoie cet article si tu n’es pas convaincu ou que tu veux creuser le sujet.

Comme tu le sais peut-être, à long terme, ce qui fait la plus différence de performance c’est l’effet cumulatif des intérêts, donc on cherche le support qui nous permet de réinvestir le mieux possible notre argent d’une année sur l’autre. Autrement dit, on cherche celui qui nous donne l’effet boule de neige le plus puissant. 

Pour ça, il faut qu’on minimise le plus possible les frais et les frottements fiscaux. Concrètement, il nous faudra une stratégie avec peu de frais de transaction, le minimum de frais de gestion et surtout une imposition différée et avantageuse. On va donc essayer de trouver quelle est l'option qui répond le mieux à ces critères parmi le compte-titre, le Plan d'Epargne en Actions (PEA) et l’assurance-vie !

Ce qu'il faut rappeler pour comprendre la simulation comparative

Le but de l'article n’est pas de présenter ces trois enveloppes, mais pour que tu comprennes bien la comparaison qui arrive, il faut qu’on revienne très rapidement sur leurs grands principes de fonctionnement.

D’un côté, on retrouve le compte-titre qui est le compte bourse de base. Il est assez libertarien, tu peux globalement investir sur tous les actifs financiers dessus, avec des frais extrêmement faibles et des plateformes très intuitives comme Trade Republic qui permettent l’achat de fraction d’action et l’investissement programmé automatique. Sur ce support, tu vas être imposé dans deux situations:

  • quand tu reçois un dividende, que tu le retires du compte ou non.
  • quand tu réalise une vente avec une plus value, que tu fasses un retrait ou non.

Dans ces cas-là, tu es imposé par défaut avec le prélèvement forfaitaire unique de 30% (flat tax) composé de 12,8% d’impôt et de 17,2% de prélèvements sociaux.

Ensuite, on va retrouver le PEA et l’assurance-vie qui, contrairement au compte-titre, sont des enveloppes fiscales capitalisantes, c’est-à-dire qu’elles sont prévues pour réinvestir à 100% ton capital et différer l’imposition à la fin de l’investissement. Concrètement, cela veut dire que tu n’es imposé qu’en cas de retrait !

Dans le cas du PEA, qui contrairement à ce qu’on peut croire, te permet aussi d’investir sur certains fonds internationaux, cette imposition en cas de retrait est nulle, c’est-à-dire que tu ne dois t’acquitter que des prélèvements sociaux de 17,2% sur la part de plus values dans ce retrait. Il faut simplement faire ce retrait après cinq ans pour bénéficier de cet avantage fiscal. Je voudrais rappeler qu'on n'a le droit qu’à un seul PEA par personne, et avec une limite de versement de 150 000€.

Et enfin on a l’assurance-vie, qui est l’option la plus complexe des trois mais franchement pas la moins intéressante ! C’est un contrat qui te propose plein de supports dont les actifs financiers, mais avec un peu plus de frais que les autres supports pour gérer tout ça ! Comme sur le PEA, tu ne seras imposé qu’en cas de retrait, et sur la part de plus value que contient ce retrait. Si tu fais ce rachat après huit ans, voilà comment ça se passe. D’abord, l’assureur va te prélever 17,2% de PS. Ensuite, tu vas bénéficier d’un abattement de 4600€ sur le montant de tes plus values dans ce rachat, et si tes plus values retirées dépassent 4600€, tu seras imposé à 7,5% au delà. Ce n'est pas évident de comprendre ça du premier coup, mais l’idée à retenir c’est que l’assurance-vie te permet de ne payer que les prélèvements sociaux quand ton retrait n’est pas très important !

Les 3 meilleurs scénarios d'investissement

La simulation que je veux te présenter est une comparaison des meilleurs scénarios d’investissement pour chaque support. Mon but est de trouver lequel de ces scénarios t’offrira le plus de revenus financiers sous forme de rente, le jour où tu voudras en profiter ! 

D’abord sur le compte titre, tu as bien compris que tu es imposé en permanence si tu perçois des dividendes ou si tu vends quelque chose. La meilleure option est donc d’opter pour l’achat d’un ETF capitalisant qui va réinvestir automatiquement les dividendes, pour éviter de les toucher officiellement et ainsi esquiver le frottement fiscal annuel. En plus de ça, il faudra  impérativement garder l’imposition sur la plus-value pour la fin de ton parcours d’investissement, c'est-à-dire, ne jamais vendre avant la phase de rente. J’ai calculé par exemple que pour mon propre investissement boursier, une imposition annuelle sur compte-titre détruirait totalement ma performance, on parle d’une division du capital final par plus de deux sur une période de trente ans, par rapport à une imposition finale unique !

Le jour où tu voudras te verser une rente, tu auras deux options. Tu pourras par exemple revendre le portefeuille d’ETF capitalisants, payer la flat tax de 30% sur la plus-value, et acheter un portefeuille qui distribue des dividendes, sur lesquels tu seras à nouveau imposé de la flat tax. Ce n’est pas le plus pertinent, étant donné que ton capital distribuant aura été diminué d’un tiers ! On va éliminer cette option. Ce que tu devrais plutôt faire c’est conserver ton portefeuille capitalisant et en revendre tous les ans un petit pourcentage, disons 2 ou 3%. De cette façon tu vas conserver un patrimoine boursier stable voire légèrement croissant, et ne payer la flat tax que sur tes retraits annuels. Concrètement, ta rente pourra être jusqu’à 50% plus élevée, alors c’est cette option qu’on va comparer aux scénarios du PEA et de l’assurance-vie. 

Justement sur le PEA, comme les dividendes et les plus-values ne sont imposés qu’au moment d’un retrait, les possibilités sont très différentes car on peut modifier son portefeuille sans pénalités fiscales. Ici, on peut donc opter sans différence pour un portefeuille d’ETF distribuants ou capitalisants, car dans tous les cas, les dividendes ne seront pas imposés pendant la phase de capitalisation. Mais on va les réinvestir ! Une fois arrivé à la phase de rente, on va pouvoir se verser les dividendes si l’on avait opté pour un portefeuille distribuant, et payer seulement les prélèvements sociaux dessus. Si l’on avait choisi un portefeuille capitalisant par souci pratique, il suffit de le revendre pour aller sur son homologue distribuant, sans aucune imposition sur la plus value liée à la vente ! Il faut garder en tête que tant que l’on conserve son capital sur le PEA, comme ici, on diffère l’imposition de 17,2% sur la plus value.

Sur l’assurance-vie, tu ne peux pas percevoir de dividendes qui sont dans tous les cas automatiquement réinvestis. Donc une fois arrivé à la phase de rente, tu vas devoir faire un peu comme sur le compte titre en revendant un petit pourcentage de ton portefeuille, sur lequel tu vas être imposé après abattement fiscal.

Ça y est on a rassemblé nos trois meilleurs scénarios, on va enfin pouvoir les comparer au sein d'une simulation réaliste.

La simulation

Imagine qu’après avoir lu cet article, tu te lances sur les marchés financiers pour préparer ton avenir. Tu prépares un plan qui consiste à investir 250€/ mois sur un portefeuille composé d’un seul fonds indiciel monde MSCI World, sans aucun apport initial. Tu veux capitaliser pendant plusieurs années ou plusieurs décennies sans toucher à ton portefeuille, pour un jour passer en phase de rente pendant laquelle tu vas en tirer un revenu.  Ces revenus financiers vont être à hauteur du rendement des dividendes de ce fonds indiciel, autour de 1,8% par an. Donc soit en touchant directement ces 1,8% de dividendes sur le PEA, soit en revendant 1,8% de ton portefeuille tous les ans sur le compte titre et l’assurance vie. 

Notre question est la suivante: quel est le support qui te rapporterait la rente nette la plus élevée ?

J’ai pris en compte tous les frais de gestion, de transaction et l’imposition de façon détaillée en me basant sur les trois meilleurs contrats du moment au moment où j'écris ces lignes: Linxea Spirit 2, Bourse Direct et Trade Republic. En considérant un rendement annuel brut du fonds indiciel de 10%, voilà ce que ça donne :

Ce qu’on observe, c’est qu’à très long terme, au-delà de trente ans d’investissement, on voit bien que c’est le PEA qui sort du lot, suivi du compte-titre puis de l’assurance vie. Plus le temps passe, plus cet ordre se confirme. Par exemple, si tu commences la rente au bout de 45 ans d’investissement, tu aurais une assurance vie d’un peu plus de 2 000 000€ qui te rapporterait une rente annuelle nette après impôts de 28 500 €. Sur le compte titre, tu aurais 2 450 000€ pour une rente nette de 31 500€. Le PEA, lui, serait composé d’un capital de 2 250 000€ mais te rapporterait le plus avec 33 500€ par an. Je te rappelle que sur cette période de 45 ans tu n’as placé que 135 000€ de ta poche !

Si on zoome à 25 ans d’investissement, on voit tout de suite que les résultats sont très proches. Si on commence la phase de rente à ce moment-là, les trois supports ont un capital autour de 300 000€ pour une rente annuelle nette de 4500€. Par contre, si on regarde à 20 ans et surtout 15 ans, on observe un léger avantage de l’assurance-vie grâce à son système d’abattement fiscal, mais c’est une différence de quelques dizaines d’euros seulement sur la rente.

Ce que j'en retiens c’est que si tu investis quelques dizaines ou centaines d’euros par mois, et que ton horizon d’investissement est de moins de 25 ans, par exemple si tu as la quarantaine et que investis pour avoir un complément de retraite, l’important est d’investir quelque part, peu importe le support. Dans tous les cas, avec cette méthode de rente basée sur un faible pourcentage du portefeuille (comme 1,8% ici), ton capital continuera de croître à une vitesse moindre, diminuée du réinvestissement de cette rente, ce qui te permettra de conserver un patrimoine boursier rémunérateur sur la durée et éventuellement transférable aux futures générations !

Mise au point sur les points forts de chaque support, et leur public idéal

Cette expérience nous a bien montré les performances réelles de chacun de ces supports. Mais pour déterminer lequel est le plus adapté pour ta situation, il faut qu’on replace ces résultats au milieu des autres caractéristiques non chiffrées de ces supports.

Pour ce qui est du compte-titre, on a bien vu que ce n’est pas le choix de la performance. On pourrait se dire que c’est celui de la simplicité,  mais en réalité pas tant que ça. Oui c’est facile d’en ouvrir un, mais comme les courtiers compétitifs ne sont pas Français, il va falloir déclarer un compte à l’étranger aux impôts. Et tous les ans, tu vas devoir déclarer tes dividendes et plus values, sauf bien sûr si tu ne fais que renforcer un portefeuille capitalisant. 

Mais pour moi le gros point noir de ce support c’est le fait qu’on ne puisse pas changer la composition de son portefeuille sans passer par la case imposition, destructrice des performances. On peut argumenter en disant que ça a le mérite de nous dissuader de vendre sur un coup de tête si notre stratégie initiale était pertinente. Mais il est illusoire de penser qu’on ne modifiera jamais notre portefeuille pendant 40 ans…

Il présente quand même quelques points d'intérêts, d’abord celui de proposer le choix le plus large en termes d’actifs disponibles.. C’est aussi un support très ergonomique et agréable à utiliser avec la possibilité d’acheter des fractions d’actions et d’automatiser ses achats, j’espère bien que les plateformes de PEA vont s’en inspirer.

Justement en ce qui concerne le PEA, je vais être plus positif. La simulation nous a montré que c’est le champion de l’investissement à long terme et à très long terme. Si tu as moins de 35 ans et que tu veux faire un placement financier pour compléter ta retraite, ne te prends pas la tête, c’est un PEA que tu dois ouvrir ! Pour bien l’utiliser ce n’est pas bien compliqué, il faut le remplir le plus vite et le plus tôt possible, ce sont les sommes que tu vas placer au début qui feront la majorité de ta performance. Tu pourras ensuite continuer à le remplir régulièrement à ton rythme, avec une charge mentale fiscale inexistante puisque tant que tu ne retires rien, tu n’as rien à déclarer et à payer ! 

Le deuxième avantage considérable du PEA, c’est le fait que ta rente sera composée de dividendes, et donc que tu n’as pas à te séparer tous les ans d’une partie de ton patrimoine boursier comme sur le compte-titre et l’assurance-vie pour financer ton train de vie. Cela te permet aussi d’avoir une rente plus stable dans un marché volatil, parce que des entreprises solides vont continuer à verser un montant de dividende stable même si leur cours de bourse a chuté. 

Si tu as de gros revenus ou un héritage important à placer, l’inconvénient majeur du PEA va être sa limite de versements de 150 000€, mais tu vois que dans la simulation je ne l’ai même pas mentionné, parce qu’il te faudra 50 ans d’investissement mensuel de 250€ pour atteindre cette limite… En tout cas, une fois que ton PEA est rempli, tu peux poursuivre en remplissant un compte-titre ou bien une bonne assurance-vie. 

Et oui, l'assurance-vie est une option particulièrement judicieuse pour le versement d’une rente à moyen-long terme, moins de vingt ans dans la simulation, ou bien avec des sommes plus modestes que dans la simulation, grâce au système d’abattement de 4600€ sur les plus-values. Autre avantage majeur, c’est un superbe outil pour transmettre du patrimoine sans droits de succession ! Dans le contexte où tu as un PEA rempli, disons sur la dernière décennie de ta vie professionnelle, tu vois que pour ces 2 raisons l’assurance-vie peut être ta meilleure alliée. Ce que je trouve également pratique, c’est le fait de pouvoir mettre sur un seul contrat ton épargne garantie avec un fonds euro, tes placements immobiliers en SCPI et tes placements financiers en fonds indiciels. Le revers de la médaille, c’est sa performance à la traîne à très long terme à cause de son rendement miné par les frais supplémentaires.

J’ai également envie de mentionner le Plan d'Epargne Retraite, le jeune cousin de l’assurance-vie, qui va te proposer le même éventail de supports, mais avec une différence notable. Quand tu places ton épargne sur un PER, elle devient bloquée jusqu’à ton départ à la retraite, contrairement à l’assurance-vie qui est beaucoup plus souple. Mais en contrepartie, tous les ans tu peux déduire le montant placé sur ton PER de tes revenus imposables jusqu’à un certain montant, et différer l'imposition au moment du retrait. Au moment de la retraite tu pourras faire ce retrait sous forme de capital ou d’une rente. C’est donc un outil de défiscalisation qui peut être intéressant pour les profils avec une tranche marginale d’imposition élevée (TMI  > 30% et plus), et qui s'attendent à avoir une TMI similaire ou plus faible au moment de leur retraite. C'est en quelque sorte un effet de levier fiscal !

Le mot de la fin

On vient de faire ensemble une comparaison bien précise de l’assurance-vie, du compte-titre et du PEA. J’espère que cela pourra t’aider dans tes réflexions ! L’important est de commencer à prendre en main ses finances, que tu choisisses le compte-titre, l’assurance-vie ou le PEA, tu as déjà fait le choix le plus significatif ! 

Avant de m’arrêter pour aujourd’hui je voudrais faire un petit disclaimer. Au départ, j’ai fait cette simulation pour moi, et donc je me suis basé sur les contrats que j’utilise, et que j’ai principalement choisis pour leurs faibles frais. Cela amène un biais: la simulation pourrait être très différente avec des contrats plus standards. Par exemple, si l’assurance-vie s’en sort bien dans ma simulation, c’est parce Linxea Spirit 2 ne prend aucun frais d’entrée et que les frais de gestion sont les plus bas du marché. Tu n’as aucune chance de performer de cette façon si tu fais la même chose avec l’assurance-vie proposée par ton banquier, sans parler des éventuels frais supplémentaires de la gestion pilotée. 

Si cela t'intéresse, voici les liens de parrainage des contrats dont j’ai pu te parler aujourd’hui pour bénéficier d’une prime à l’ouverture. 

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, si l'article t'a plu n'hésite pas à le partager à ceux qui pourraient en bénéficier ! Et si tu le souhaites, dis-moi en commentaire sous l'article quel support tu utilises pour tes placements en bourse et pourquoi, cela m'intéresserait beaucoup !

Oscar

L'Éducation Financière Pour Tous est une émission de vulgarisation de bonne gestion financière, diffusée sur Youtube, en Podcast et par écrit sur leducationfinancierepourtous.fr



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