Accéder au contenu principal

Mieux gérer son argent : les concepts indispensables





Dans cet article je vais te présenter les concepts les plus fondamentaux à maîtriser si tu veux améliorer ta gestion financière. Malheureusement, ces concepts sont mal compris par la majorité des français. Ça change aujourd'hui !

On commencera par distinguer les actifs des passifs, puis l'épargne des investissements. Par la suite, on analysera le couple rendement / risque, avant de parler des intérêts composés pour finir avec quelques mots sur l'effet de levier. 


La différence entre Actifs et Passifs

Dans cette première partie, on va décortiquer deux termes issus du monde de la comptabilité. C’est mon sujet favori parce c’est tout bête à comprendre mais l’impact sur ta gestion, lui, sera immense. 

Les actifs et les passifs sont les deux catégories de biens que tu peux acheter. Commençons par mes préférés: les actifs. C’est tout simplement les biens qui te rapportent un revenu ou sur lesquels tu peux faire une plus value. En d’autres termes, ce sont les biens qui t'enrichissent. Tu vas tout de suite voir de quoi je parle.

Il y a ceux qui sont évidents, comme posséder une entreprise, ou des parts d’entreprise qu’on appelle des actions. Ces biens-là vont te rapporter un revenu, des bénéfices pour une petite entreprise, des dividendes pour des actions de grands groupes. Mais en plus du revenu, il y a la possibilité de les revendre plus cher dans le futur, c'est-à-dire faire une plus value. Très classique aussi, l’immobilier locatif va te permettre de collecter des loyers tout en gardant la possibilité de réaliser une plus value à la revente du bien.

Mais il y a des tas d’autres choses qui rentrent dans cette catégorie, comme prêter de l’argent avec des intérêts, ou alors posséder un terrain agricole ou une forêt, que tu utilises pour de la production maraîchère ou de bois. 

Avoir des actifs, c’est la seule façon de développer son patrimoine et surtout de le garder. Construire un patrimoine seulement avec un salaire, c’est vraiment compliqué. Il faut donc s’aider des actifs pour étoffer son patrimoine et le rendre transmissible. Généralement dans notre société, un athlète de haut niveau qui signe un contrat à 2 millions d’euros va être considéré comme riche pendant quelques temps, mais sans une bonne gestion financière, une fois son âge d’or passé, il lui restera que des souvenirs et des passifs qui ne vaudront plus rien.


Mais alors, c’est quoi un passif ?


Tu l’as deviné: c’est tous les biens qui sont uniquement une dépense, qui te coûtent de l’argent. Là, pas besoin de beaucoup t’illustrer le concept, tu dois avoir tes tas d'exemples en tête. J’imagine que tu penses aux achats de confort, de loisir, et tu as complètement raison. Mais en fait, certains passifs sont indispensables et utiles comme certaines charges fixes. Payer ses courses, avoir de quoi s’habiller, tout ça ce sont des passifs, mais on ne va pas faire de croix dessus, on est bien d’accord.

Alors oui, un passif, sur un tableau comptable, c’est une perte d’argent pure. Mais on peut quand même limiter la casse en achetant des passifs qui gardent leur valeur, c'est-à-dire acheter malin. Par exemple, acheter ton frigo d’occasion va te faire économiser quelques sous et tu pourras sûrement l’utiliser gratuitement en le revendant au même prix à ton prochain déménagement.

Le pire à faire, c’est d’acheter du passif qui cumule les moins values: typiquement un Range Rover flambant neuf. A peine sorti de la concession, il a déjà perdu 20% de sa valeur. 3 ans après, c’est la moitié qui est partie en fumée. 

Tu l’as compris, en général c’est très simple de catégoriser tes flux d’argent entre actifs et passifs. Dans le tableau de gestion de budget que tu peux retrouver ici, les actifs sont en vert et les passifs en rouge. Savoir dans quelle direction part ton argent, c’est vraiment primordial pour avancer dans ta vie financière. 

Le point qui divise, c’est le sujet de la résidence principale. Si tu loues, c’est évidemment un passif, aucun doute là dessus. Mais dans le cas où tu as acheté, certains avancent le fait que le remboursement du crédit est un actif. Pour moi, ce n’est pas le cas. Que tu sois locataire ou propriétaire en cours de remboursement, tant que tu payes ton logement, c'est du passif. Du passif indispensable certes, mais du passif quand même. C’est pour ça que je te recommande de rester raisonnable en choisissant ton logement pour ne pas diriger toute ton énergie financière vers les passifs. Évidemment, il vaut mieux se trouver dans le camp des propriétaires, là au moins ta dépense mensuelle viendra se greffer à ton patrimoine, alors ça n’augmentera pas tes revenus mais tu auras quand même la possibilité de faire une plus value si tu revends un jour ce logement. 


Épargner, placer ou investir ?

On va pouvoir aborder la deuxième différence à bien maîtriser. Le but c’est que tu comprennes bien dans quels cas on va utiliser l'épargne ou l'investissement.

Commençons par le plus facile: l’épargne, qui est l’argent que tu économises et que tu gardes de côté dans un coin sûr. Jusque là, rien de sorcier. Mais alors à quoi sert l’épargne ? Il y a vraiment deux situations que je distingue pour bien l’utiliser:

La première, c’est quand tu veux te constituer une petite enveloppe de sécurité en cas de pépin. On appelle ça souvent l’épargne de précaution. Le principe, c’est que tu vas mettre de côté l’équivalent de quelques mois de revenus pour être en capacité de payer une réparation inattendue sur ta voiture, une caution etc. Avec ça, tu pourras dormir tranquille.

La deuxième utilisation possible, c’est l’épargne en vue d’un projet, pour préparer un achat immobilier, payer un mariage où des frais de scolarité.

Dans ces deux cas, tu as besoin que ton argent soit sécurisé et garde sa valeur. Il te faut donc des supports garantis sans perte possible en capital, où les fonds sont disponibles à tout moment. C’est pourquoi on va se tourner vers les livrets bancaires (LA, LJ, LDDS, LEP, PEL, CEL)  et les fonds euro des assurances vies, qui répondent à ces critères. Contrairement à ton compte courant, tu vas recevoir quelques pourcentages d'intérêts. Ces supports rapportent très peu, et dans une situation comme maintenant où l’inflation est forte, tu perds en réalité de l’argent d’une année sur l’autre. Si ce n’est pas très clair pour toi, je t’invite à aller voir l’étape trois de mon article sur l’inflation. L’épargne est donc à utiliser pour des projets à court-terme, on va dire au maximum dans les deux ou trois ans, pour éviter de perdre trop d’argent. Dans le cas de l’épargne de précaution ton projet est par définition à court terme puisque tu veux pouvoir faire face à n’importe quelle dépense imprévue qui pourrait t’arriver demain.

On entend tous parler d'épargne depuis qu’on est petits, mais elle est souvent mal utilisée en France. La raison est toute simple: comme l’épargne provient des revenus durement gagnés, il y a souvent un attachement sentimental à cet argent. Souvent les français gardent leur patrimoine sous forme d’épargne à la banque. C’est une grande erreur parce qu’avec cette pratique, ils ne prennent pas de risques directs avec leur argent mais par contre ils ont la certitude de réaliser une moins-value à long terme. Mais comme cette perte est invisible, la majorité des français fait cette grave erreur. Pour preuve, le livret A et les fonds euro des assurances vie restent les supports préférés en France. Ou comme on l’entend souvent à tort, les "placements" préférés des français.


Justement, parlons-en du mot “placement”. 


C’est le synonyme d’un investissement financier. C’est une dépense qui a pour but de te créer un patrimoine puis de le faire croître sur le long terme. Si tu as bien suivi, tu vois que l’investissement repose sur les actifs. Le problème, c’est que dans le langage courant, il y a une confusion sur le sens du mot “investissement”. On l’entend souvent désigner l’achat d’un bien, d’un passif coûteux.

C’est précisément le contraire. On ne réalise pas un investissement pour vider son portefeuille, mais pour l’épaissir progressivement, et dans ce but il nous faut du rendement, donc des actifs performants. Vu que notre horizon de placement est de plusieurs années ou décennies, on peut tolérer un peu de risque et un peu de volatilité des prix à court terme. On peut miser sur des actions, des biens immobiliers, des prêts, bref tous les actifs qu’on a déjà évoqué dans cet article.

Alors dans quels cas devrais-tu faire un investissement ? 

Pour moi, la réponse est toute simple: il faut le faire du moment que tu le peux. Tu ne sais pas quels imprévus la vie te réserve, et le patrimoine accumulé grâce à tes investissements peut être un matelas de sécurité très précieux en période difficile, et te permettre de réaliser tes projets par ailleurs. Concrètement, je te recommande de commencer à investir une fois que tu as mis de côté une épargne de précaution. Tu vas en fait utiliser ta capacité à économiser sur tes revenus pour alimenter tes achats d’actifs.

Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut aussi parler d’investissement en sortant du cadre strictement financier. Dans un sens plus large, un investissement est une dépense qui va s’inscrire dans une recherche de croissance, d’enrichissement quel que soit le domaine. Je vais te donner quelques exemples. Typiquement, si tu achètes du matériel professionnel pour lancer ton activité de photographe ou d’ébéniste, ou un bon livre éducatif, on est en plein dans le domaine de l’investissement. Dans ta vie professionnelle, prendre des cours supplémentaires pour pouvoir augmenter tes revenus par la suite, payer une scolarité dans une institution prestigieuse pour te créer un réseau, ou préparer dur un concours, ça c’est aussi ce sont de très bons investissements parce qu’il vont te permettre de viser l’excellence dans ton domaine. On pourrait même dire que financer des sorties et des voyages avec son conjoint c’est un investissement pour son bonheur futur. 


La différence entre l’épargne et les placements: dans un cas on cherche la sécurité et la stabilité pour des projets à court terme ; dans l’autre on recherche du dynamisme et de la croissance pour s’enrichir sur le long terme.

 

Le couple rendement / risque   


Dans le paragraphe précédent, on évoquait les investissements et la croissance qu’ils peuvent t’apporter. Cette croissance est possible grâce au rendement de tes investissements. Plus ton rendement est élevé, meilleures seront tes performances. Un rendement de 2% comme un bon livret bancaire va doubler ta mise en 35 ans. Un placement à 5% comme un investissement locatif le fera en 15 ans, alors qu’à 10% tu feras x2 tous les 7 ans.



Mais il ne faut pas oublier l’autre face de la pièce. Le rendement d’un placement va de pair avec son risque. Les rendements à deux chiffres sans mouiller sa chemise, ça n’existe pas !

En règle générale, le rendement grimpe avec le risque encouru par l’investisseur, sans quoi personne n’investirait dans le produit. C’est pour cette raison que les placements relativement sûrs ont généralement des rendements minimes. Ta performance finale va se bâtir avec ces deux aspects, elle va être entraînée par le rendement brut mais aussi par les pertes que tu vas probablement subir un jour ou l’autre avec un placement risqué. Il faut donc bien te renseigner sur les risques de tes investissements. 

Il en existe des tas selon les actifs, comme les risques liés au marché dans lequel tu investis, la volatilité des prix, la faillite d’une plateforme ou d’une entreprise, le défaut d’un prêt (c’est-à-dire son non remboursement), la vacance locative ou des impayés de loyer. On peut aussi se retrouver avec des risques de liquidité (c’est-à-dire des difficultés à récupérer son argent rapidement), une importante fluctuation des taux de change, ou des tensions géopolitiques en cas de placement à l’étranger. 

En fait, il ne faut pas investir dans quelque chose sans avoir pris le temps de bien faire le tour des risques. Je trouve que c’est intéressant de déterminer la perte maximale possible pour donner un peu de profondeur au rendement. Idéalement, les meilleurs investissements, ce sont ceux où il y a une anomalie entre le gain espéré et la perte maximale. Par exemple, pour un prêt, une crypto monnaie ou une action, la perte maximale peut être de 100%. Si on se tourne du côté des marchés, on peut voir que les gros krachs de la bourse américaine ont été d’environ 50% en 2000 et en 2008, pour un rendement annuel moyen de 10% sur les dernières décennies. En comparaison, ça fait depuis la seconde guerre mondiale qu’on n'a pas vu de krach aussi important sur l’immobilier français, mais il faut garder en tête que cela s’est déjà produit. Globalement, ce qui va te permettre de réduire la volatilité, c’est de détenir tes actifs pendant longtemps, parce que la probabilité de gain final croît avec la durée de placement. Ensuite, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier, c’est ce qu’on appelle la diversification, mais ce sera le sujet d’un autre article.

Tu vas t’apercevoir que ta tolérance face au risque dépend de ton tempérament. Idéalement, elle doit changer selon ton avancement dans ta vie financière. Plus tu es jeune et plus tu peux prendre de risques: tu n’as pas de famille à charge, tu as de faibles montants à placer et tu peux te “refaire” financièrement. Plus tu avances en âge et moins tu peux te permettre de risquer tout ton patrimoine, en bourse par exemple, surtout si tu as peu d’argent de côté. Mais en général, avec l’âge, tu as plus de chances de posséder un patrimoine important, tu n’as donc pas besoin d’autant de rendement pour avoir les mêmes retours sur investissement, ce qui te permet d’avoir un capital globalement moins à risque.

Retours sur investissements = rendement × capital investi

Les intérêts composés et la durée d’investissement

Les intérêts composés sont la huitième merveille du monde. Celui qui le comprend s'enrichit ; celui qui ne le comprend pas, le paie  

Voilà ce qu'aurait affirmé Albert Einstein.

Quoi qu'il en soit, les intérêts composés reposent sur le principe cumulatif des intérêts d’un placement financier. En d'autres mots, les intérêts de chaque période sont incorporés au capital pour l'augmenter progressivement et porter intérêts à leur tour. C’est finalement un effet "avalanche". On parle ici de réinvestissement en continu: on capitalise. 

Il n’y a par contre pas d’effet cumulatif si tu retires tes intérêts tous les ans pour te verser une rente: dans ce cas là on parle d'intérêts simples. La plupart des gens se représente l'investissement avec des intérêts simples, parce que c’est très compliqué de se représenter la puissance mathématique des intérêts composés. Dans le cadre de l’investissement à long terme, les courbes sont exponentielles, pas linéaires comme la plupart des gens l'imagine ! 

Avec le graphique que tu as sous les yeux, je pense que tu le réalises sans problème. Il s'agit d'une modélisation d’un épargnant qui économise puis place 500€ tous les mois. Ses placements lui rapportent 9% d'intérêts qu’il réinvestit chaque année. On peut voir qu’il lui faut vingt ans de travail et de discipline pour rassembler 250 000€ à son nom. Mais il ne s’arrête pas là. Il continue de placer ses 500€ par mois et à réinvestir. Il a raison, car la troisième décennie va lui rapporter 500 000€ de plus. La quatrième décennie, c’est 1 250 000€ supplémentaires qui vont dans sa poche. Notre ami a maintenant un patrimoine de 2 millions d’euros. Et tu veux savoir le plus beau dans cette histoire ? Il n’a investi que 240 000 € de sa poche pendant quarante ans.

Je crois que tu comprends là où je veux en venir. Le meilleur allié de cet effet avalanche, c’est le temps. Plus longtemps tu réinvestis tes intérêts, et plus ta plus value sera spectaculaire. Le temps fera tout le travail à ta place si tu t’y prends tôt.

Pour t’aider à mieux transposer ce concept dans la vie réelle, j’ai imaginé un petit scénario, avec deux collègues qu’on va appeler Julie et Mathieu.

Julie est très prévoyante et gère bien ses finances. A vingt ans, elle décroche son premier boulot et commence à placer 500€ par mois à 9% d'intérêts par an. Elle conseille à son collègue Mathieu de faire pareil, mais il n’en voit pas l'intérêt pour l’instant. Pour lui, la retraite est un horizon lointain…



Dix ans passent, Julie et Mathieu ont maintenant trente ans. Julie a d’autres projets, elle stoppe son versement de 500€ après avoir injecté 60 000€ en dix ans dans ce premier investissement. Mais elle est rusée, elle continue à réinvestir les intérêts. Mathieu a depuis gagné en maturité, et après en avoir parlé avec Julie, il commence lui aussi la même stratégie qu’il va tenir pendant les prochaines décennies. 


Trente ans passent, on les retrouve tous les deux à 60 ans. Les deux collègues font un bilan de leurs finances respectives. Mathieu a versé 180 000€ de sa poche et termine avec un joli pactole de 950 000€ juste avant la retraite. Julie, elle, n’a versé que 60 000€ dans ce placement. Mathieu s’étrangle en apprenant que la valeur du portefeuille de Julie est 1,5 millions d’euros…


Est-ce que tu arriverais à expliquer à Mathieu d’où vient cette énorme différence ? Si tu as bien compris le principe cumulatif des intérêts composés, tu pourrais lui dire que c’est le fruit de dix ans de différence et de sa méconnaissance des lois de l’argent. 

Alors avec tes investissements, commence tôt !

L’endettement et l’effet de levier


Après tout ce qu’on a vu ensemble, te voilà prêt pour en apprendre un peu plus sur un des grands outils du monde financier: la dette. Selon l’utilisation que tu en fais, il peut te permettre de formidablement t’enrichir ou te mener tout droit à la faillite. Tu peux emprunter de l’argent pour financer tout un tas de dépenses, à la fois des actifs et des passifs.

Quand tu étais petit, comment te parlait-on des dettes ? 

Dans les milieux populaires, on retrouve régulièrement de la dette sous forme de prêt à la consommation, pour financer l’achat d’une voiture ou d'électroménager.
Dans la classe moyenne, le conseil de ne pas s’endetter pour des passifs revient souvent. Et à raison, c’est un conseil juste. Payer des intérêts pour un passif, sur lequel tu vas souvent faire une moins value, c’est faire un investissement dans le mauvais sens, le sens qui va vers l'appauvrissement. Les modes de financement basés sur le crédit, le paiement en plusieurs fois, se généralisent malheureusement de plus en plus en France, après avoir fait leurs victimes aux Etats-Unis. Malheureusement, si tu ne peux pas payer tes passifs comptant, ils sont probablement hors-budget pour toi, malgré ce que voudrait te faire croire la société de consommation. 

Heureusement, la dette peut aussi être un formidable vecteur d’enrichissement, dans le cas où tu l'utilises pour financer des actifs. Dans ce cas, tu vas activer un effet de levier. C'est d'ailleurs l’outil parfait pour profiter d'une situation d'inflation, je te renvoie vers l'article dédié pour découvrir ça !

Je vais essayer de te montrer la puissance de l’effet de levier, avec un seul exemple.

Imagine que tu achètes un appartement vendu 150 000€, avec l’aide d’un crédit bancaire. Le banquier va te demander de mettre un apport de 10-15% du prix, soit 20 000€ de ta poche. 

Pour un crédit sur 20 ans, tu as une mensualité de remboursement à 760€. En comptant les taxes, les charges de copropriété, l’assurance et quelques travaux, l’appartement te coûte 875€ par mois. Si tu le mets en location à 750€, tu dois donc payer de ta poche 125€ par mois tout compris, soit 30 000€ sur toute la durée du remboursement. 


Si on fait le point, au bout de vingt ans, tu as un appartement payé à 100% qui t’aura coûté 20 000€ d’apport + 30 000€ d’efforts mensuels. Tu as donc payé 50 000€ pour un appartement de désormais plus de 200 000 € avec la prise de valeur du marché immobilier.

J’espère ne pas t'avoir donné mal à la tête avec tous ces chiffres, mais c’est une bonne façon de comprendre la puissance de l’effet de levier bancaire ! 

Maintenant, venons-en aux mises en garde. En ce moment en France, le seuil d’endettement maximum est de 35% de tes revenus, alors il ne faut pas le gâcher sur de la consommation ou sur un placement médiocre. Ensuite, il est important de bien maîtriser les risques de ton investissement quand tu utilises la dette. Quand tu veux emprunter pour acheter de l’immobilier, le banquier s’assure que ton profil concorde avec le montant emprunté et il va juger la solidité du projet. Son boulot, c'est d’évaluer le risque.

C’est en fait très dangereux d’utiliser l’effet de levier quand tu ne maîtrises pas les risques. Imagine que tu places un ordre en bourse avec un effet de levier ×5, comme que tu peux l’avoir sur certaines plateformes. Si la bourse monte de 10%, tu gagnes 50%. Pas mal non ? En revanche, si la bourse perd 20% (et je te rappelle qu'à l'heure où j'écris ces lignes, il s'agit de la performance mondiale depuis le début de l’année), tu auras perdu 100% de ton argent. C’est d’ailleurs pour cette raison que les banquiers ne prêtent que dans le cas d’un achat immobilier ou d’une entreprise, parce que pour eux le risque est beaucoup plus maîtrisé qu’en Bourse. 

Le mot de la fin

Tu maîtrises maintenant les concepts les plus importants pour mieux gérer tes finances ! Cet article est volontairement assez dense et complexe, n'hésite pas à le garder te côté pour le reconsulter une deuxième fois. 
Oscar

L'Éducation Financière Pour Tous est une émission de vulgarisation de bonne gestion financière, diffusée sur Youtube, en Podcast et par écrit sur leducationfinancierepourtous.fr



Commentaires

  1. Bravo, ces concepts indispensables sont effectivement la base minimale requise et devraient être enseignés obligatoirement. Merci pour ton travail!

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire